A l'heure où le Desert Force fait de plus en plus confiance aux combattants français, nous avons retrouvé, avec plaisir, l'un de ses principaux atouts depuis quelques mois, le français Sallah Dekhissi (4/2 - NCU). Avec deux succès en deux mois dans ce gala de renom, le jeune combattant a trouvé sa place et impressionné tout le monde. Aujourd'hui, il a évidemment de nouveaux challenges en tête et une ambition à la mesure de son talent. A force de travail et d'envie, nul doute qu'il se donne tous les moyens pour y parvenir.

Bonjour Salah, nouveau succès pour toi au Desert Force, comment s’est passé ce fight ?

Bonjour, ce combat s’est passé exactement comme je le voulais. Une victoire assez rapide dès le 1er round afin de continuer à impressionner le public, les organisateurs mais aussi mes futurs adversaires. Je n’ai pas eu un combat éprouvant, je peux donc reprendre assez rapidement l’entrainement. (vous pouvez voir la vidéo du combat sur ce lien ArabsMMA).

L’organisation t’a rappelé assez vite après ta première sortie, c’est un gage de confiance non ?

Après ma première victoire par TKO dès la première minute, les organisateurs m’ont fait comprendre qu’ils voulaient assez rapidement me revoir combattre. Ils attendaient de moi une confirmation de cette première victoire. Dorénavant ils me donnent du crédit, et je pense avoir non seulement convaincu les organisateurs, mais aussi le public.

Peut-on du coup espérer t’y revoir prochainement et pourquoi pas pour y disputer un titre ?

J’ai enchainé deux combats en un mois et demi, ce qui est beaucoup pour cet intervalle de temps. Je vais d’abord relâcher la pression accumulée des deux phases de préparations continuelles qui ont duré d’octobre à début février. Je vais continuer de travailler afin de m’améliorer et être meilleur que lors de mes deux derniers combats. J’attends donc de voir ce que me propose le Désert Force comme adversaire et à quelle date. Je pense être prêt pour un combat pour le titre, mais cette décision ne me revient pas. S’il faut que j’affronte un nouvel adversaire avant, je travaillerais deux fois plus afin de le battre et avoir le droit à un combat pour le titre. Quoi qu’il en soit, je suis prêt à affronter le champion, et je ne suis pas du genre à me précipiter pour ce genre d’échéances.

Le Desert Force semble être une machine bien huilée. Peux-tu nous décrire un peu comment les choses se passent là-bas ?

Le Désert Force est une organisation qui sait s’occuper de ses athlètes. En ce qui concerne mon dernier combat à Abu Dhabi, nous étions logés dans un hôtel cinq étoiles très réputé. Tout est mis à disposition pour être à 100% le soir du combat. Néanmoins il faut rester concentré pour le combat et ne pas penser être en vacances, car certains combattants font cette erreur et en paient le prix dans la cage. L’événement a eu lieu dans une salle comble, avec une ambiance que je n’avais jamais connue auparavant. Sur cette organisation règne un professionnalisme digne de son statut d’organisation majeure, et n’a rien à envier à l’UFC sur ce point.

Tu as confié ton destin sportif aux mains de Fight Star Management, j’imagine que c’est beaucoup plus simple de n’avoir à se préoccuper que de ses combats et pas de ce qui se passe autour ?

En effet si l’on souhaite évoluer dans un circuit professionnel, il faut savoir être professionnel. Un combattant ne doit focaliser son énergie que sur ses entrainements. Son métier est de combattre et rien d’autre. Ceci est donc le cas pour moi grâce à Fight Star Management. Je n’ai pas à me soucier de tout ce qui tourne autour comme tu le dis.

Le NCU tend à se développer davantage en MMA, avec les arrivées de gars chevronnés comme Betorangal et Perruchet. Est-ce un plus dans ta préparation ?

En effet mon entraineur David-Pierre-Louis fait un excellent travail. Un groupe de compétiteurs en MMA se forme et cela ne m’est que bénéfique. En espérant que de nouveaux compétiteurs se joindront à nous. Au passage j’en profite pour féliciter une nouvelle fois Cédric pour sa ceinture remportée au Fight Select.

Tu poursuis de brillantes études, ce qui te donne quelque part un profil atypique dans le milieu. Comment réagissent tes camarades au fait que tu combattes à un tel niveau ?

J’ai un profil assez atypique, étant en grande école de commerce et combattant professionnel dans une organisation majeure. Ceci est à la fois une faiblesse mais aussi une force. Je suis dans la contrainte de faire des sacrifices tant sur le plan sportif que sur le plan scolaire. Je ne peux complètement m’adonner à l’un des deux, le plus important pour moi est donc de trouver un équilibre. L’idée est donc d’essayer de faire les deux en même temps, sans non plus laisser de côté ma carrière sportive ou mes études. Je ne vous cache pas que c’est très difficile physiquement et mentalement. Cependant ce mode de vie est aussi une force car certaines valeurs de ce sport tel que le courage ou le dépassement de soi me poussent à me dépasser et réussir mes études. Pour être un bon athlète il faut en avoir dans les muscles mais aussi dans la tête. Pour moi ceci est primordial. C’est donc un challenge quotidien qui me motive à me lever tous les matins et rentrer tard le soir afin d’aligner des résultats scolaires mais aussi sportifs. J’espère que mon cas servira à rendre service à la discipline.

Ne subis-tu pas trop d’a priori sur la discipline ?

En effet le MMA ne bénéficie pas d’une bonne image en France. En général mes camarades portent d’abord un regard hostile à ce sport, puis après quelques explications semblent l’accepter comme tous les autres sports. J’ai même le soutien de la plupart d’entre eux, et je les en remercie !

Tu intègres le top 20 de notre classement derrière une flopée de brillants combattants, pour toi c’est symbolique ou cela a vraiment un sens ?

Pour être honnête cela fait toujours plaisir d’avoir de la reconnaissance, mais ce classement reste symbolique à mes yeux. Je ne suis pas en concurrence avec les autres membres de ce classement, mais avec les poids moyens en contrat avec le Désert Force. Et puis les classements peuvent aller vite dans un sens comme dans l’autre c’est pourquoi aujourd’hui je n’y attache pas d’importance. De plus nombreux sont les combattants qui ont pu s’installer dans ce classement grâce à des combats totalement déséquilibrés sur tous les aspects, mais aussi nombreux sont ceux qui n’ont très peu voire aucune expérience en vraies règles MMA.

Qui, selon toi, dans ta catégorie, représente le futur du MMA français et pourquoi ?

Je me concentre uniquement sur ma carrière, et je ne suis que de très loin le MMA français. La plupart des combattants du classement ont plus de 30 ans. Donc je pense que le futur du MMA français chez les poids moyens est devant vous, je n’ai que 21 ans...

Salah Dekhissi hors combat et hors études, il fait quoi de ses journées, qu’est-ce qui le passionne ?

Je n’ai que très peu de temps hors combat et hors études. Ma double vie demande énormément de sacrifices même sur le plan social. Lorsque j’ai du temps libre j’essaie de me reposer tout en lisant des livres. Je fais aussi pas mal d’autres sports comme le tennis, juste pour me changer un peu les idées et m’amuser.

Libre à toi, comme de coutume chez nous, d’ajouter tout ce que tu veux

Tout d’abord j’aimerais faire un petit retour au message de Pierre-Antoine Puzicha, ne lâche rien, avec ta boxe tu peux mettre KO n’importe qui en France. Bon courage à Kevin Oumar qui devrait combattre en avril 2015. J’aimerai remercier Sofiane Zamzem qui s’est déplacé à Abu Dhabi spécialement pour mon combat. Et puis du grand classique, je remercie ma famille qui me soutient, mes amis, mes coaches qui font un travail extraordinaire pour moi. Je remercie aussi Fight Star Management ainsi que mes sponsors Gentleman Fighter et Elixir qui me soutiennent et m’accompagnent dans cette aventure.

PS : Alex on a des comptes à régler, tu me dois un tennis je n’ai pas oublié

NDLR: Chabane Chaibeddra et Mehdi Ouhlaci feront leurs débuts au Desert Force le 23 mars prochain.