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Comme chaque année, Atch Production offre au public parisien un gros évènement. Ce fut le cas ce 5 avril au Palais des Sports Marcel Cerdan de Levallois-Perret. Au-delà des désormais traditionnels désistements, on insistera peut-être sur le rôle, courageux et difficile, des juges. On n’a pas toujours la même vision du combat qu’eux, pas toujours la même façon de noter qu’eux non plus et, encore une fois, il y a eu des décisions qui n’ont pas toujours été comprises par la foule. A juste titre ou non. Toutefois, cela mis à part, la soirée est restée grandiose, animée par le toujours fougueux Sébastien Loew. Retout sur une soirée à alquelle France Fight a assisté pour vous.
En guise d’amuse-bouches, trois superfights se succédèrent. Rachid Metlouti para plutôt bien les solides coups assénés par le poids lourds Kennjy Guilbert pour placer une guillotine en fin de premier round. Chresus Mokima rompit le signe indien qui le poursuit depuis plusieurs combats. Très talentueux mais rarement chanceux, Chresus plaça une imparable clef de cheville à Soufian Assad. C’est véritablement lors du premier combat féminin de la soirée que le public commença à se lâcher, ravi de voir la très belle guerre que se livrèrent Clémence Schreiber et Sandra Ameziane. Les deux ont fourni une performance de choix, pleine d’envie, pleine de volonté, montrant ainsi un très beau spectacle au public, visiblement conquis. La marseillaise Sandra Ameziane l’emportera sur décision.
Les deux combats suivants atteignirent une dimension : l’excellence. D’abord, Léon Kenge imposa sa fougue et sa boxe à Alexandre Bordin. Ce dernier ne se démonta jamais et mit en avant sa lutte et son judo qui firent vibrer le public, en totale ébullition. Deux rounds de folie où Bordin sembla parfois sonné par les coups adverses, sans pour autant lâcher prise et renvoyant une excellente boxe au corps notamment. C’est finalement lui qui remportera la décision, mais merci messieurs pour le spectacle offert. Un an après sa finale des contenders, Antoine Hidrio faisait son retour dans l’arène. Visiblement, il a aussi fait beaucoup de progrès au sol et imposa son style rapide et puissant à Mickael Kanguichiev, tout aussi prometteur que lui en moins de 60 kilos.
Ce fut alors le début du tournoi des poids lourds, un tournoi amputé de trois grands noms prévus : Merad, Cissé et Aounallah. Tant pis, Francis Ngannou a bien prévu de profiter de l’aubaine pour décrocher la ceinture. Dans son premier combat, c’est le belge Bilal Tahtahi qui se dressa devant lui. Pas impressionné par le physique imposant de Ngannou, le belge évita les coups de butoir adverses et bougea intelligemment, en résistant plutôt bien aux assauts adverses mais le sociétaire du Crossfight, cherchant souvent le coup fort, finit par le trouver en fin de première reprise, en mettant KO son adversaire. Dans l’autre demi-finale, Nicolas Specq affronta Rachid Metlouti, pas prévu initialement mais qui accepta néanmoins d’intégrer le carré après sa victoire un peu plus tôt. Avec sa belle boxe, Rachid posa quelques soucis à Nicolas Specq, clairement motivé à briller, après sa belle prestation face à Malik Merad il y a quelques semaines. Plus complet, notamment avec un sol plus aguerri, Specq trouva la parade en fin de premier round, sur une clé de bras limpide et se qualifia, remonté à bloc, pour la finale.
Après l’entracte, on enchaina avec quatre superfights. Roggy Lawson et Sallah Dekhissi sont deux bonhommes au physique diamétralement opposés. A l'aspect longiligne de l’un fit face le physique de roc de l’autre. Dans le premier round, Dekhissi a démontré tout le sol qu’il possède. Un sacré arsenal mais pas suffisant pour trouver la soumission. Plus émoussé en second round, il laissa Roggy prendre plus les devants et s’envoler vers une décision en sa faveur. S’il est un duel qu’on attendait, c’est bien celui entre Seydina Seck et Davy Gallon, sorte de duel de générations. Seydina n’est pas, il faut l’avouer, apparu dans la meilleure forme qu’on lui connait. Cela n’enlèvera rien à la performance du jeune normand qui créa énormément de choses durant l’affrontement, dans tous les secteurs du combat. Moins puissant que Seydina – qui envoya quelques solides coups dont il a le secret – il compensa avec sa fougue et ses variations, pour remporter la décision.
L’autre duel féminin opposait Iony Rasafiarizon à Florence Berthet. Impressionnante lors de sa première sortie, Iony s’affichait comme la grande favorite du combat. C’était sans compter le passif de Berthet (médaillée aux championnats du monde amateur) et surtout sa combativité. Elle parvint à annihiler le jeu adverse, pourtant complet. Combat totalement différent du premier duel de femmes de la soirée, il se solda par un match nul, sommes toutes normal. Enfin, nous assistions au retour de Pierre Moua, quatre ans après sa dernière sortie en pancrace. D’abord prévu face à Teddy Violet, puis Salvatore Liga (il s’est pesé la veille mais n’a finalement pas combattu), il se retrouva face au courageux Mickael Colin, inconnu jusqu’ici, qui accepta la fight dans l’après-midi. Moins d’expérience, moins lourd, moins complet, Colin fit un dur apprentissage du combat face à un Moua toujours aussi tranchant.
Ce fut enfin le tour des trois principaux combats de la soirée. Jean-François Lenogue et Cheick Koné ont certainement livré le plus beau duel de la soirée. Koné s’imposa dans la première reprise, laissant Lenogue surement surpris par l’efficacité des coups adverses. En vieux briscard, Jeff reprit du poil de la bête au fil du combat et sembla plus à l’aise en deuxième reprise face à un Cheick qui ne lâchait rien. Le troisième round fut de toute beauté aussi, Lenogue manquant de peu la soumission en fin de round, pas suffisant pour s’imposer. Mais merci messieurs, c’était magnifique.
La finale des poids lourds fut un peu moins intense mais pas moins plaisante. Au courage, Nicolas Specq - un combattant sympa qui est là pour s'éclater - tenta de faire douter la puissance de Francis Ngannou. Il y parvint quelques fois, avec malice et volonté mais encore juste pour contrecarrer l’adversaire. Un adversaire terriblement impressionnant physiquement et qui semble presque marcher sur ses opposants. Mais qu’importe, le titre il l’a voulu, il l’a eu, et bien malin sera celui qui essaiera de le lui chiper. Le champion des lourds, c’est bel et bien lui !
Xavier Foupa-Pokam tenait lui de devenir le seul champion des 84 kilos, après que Daniel Acacio se soit de nouveau désisté. Avec Magomed Ismailov, il eut une opposition bien plus importante que beaucoup ne l’envisageaient. Si importante qu’elle manqua de peu de gagner, en amorçant un étranglement arrière, coupé par l’arbitre…. Malaise dans la salle. Professeur X imposa très clairement sa boxe, qui percuta plus le russe que l’inverse, malgré une très belle anglaise. Plus à l’aise au sol et dans ses amenés, Ismailov sema le doute dans l’esprit du français et du public. Un duel très serré, très beau ; très fairplay aussi. Si Professeur X s’imposa sur décision partagée, ce n’aurait pas été un vol si le russe avait été donné gagnant. Au final, la ceinture reste en France et Xavier est désormais le seul champion du gala. Et quel beau champion!
Crédit photos: Marc-Olivier Souder https://www.facebook.com/pages/Marc-Olivier-SOUDER-Photographe/454274395634
Résultats
Rachid Metlouti bat Kennjy Guilbert sur soumission, Round 1
Chresus Mokima bat Soufian Assad, Round 1
Sandra Ameziane bat Clémence Schreiber sur décision unanime
Alexandre Bordin bat Léon Kenge sur décision majoritaire
Antoine Hidrio bat Mickael Kanguichiev sur décision partagée
Francis Ngannou bat Bilal Tahtahi sur KO, Round 1
Nicolas Specq bat Rachid Metlouti sur soumission, Round 1
Roggy Lawson bat Sallah Dekhissi sur décision unanime
Davy Gallon bat Seydina Seck sur décision unanime
Iony Rasafiarizon et Florence Berthet font match nul
Pierre Moua bat Mickael Colin sur TKO, Round 1
Cheick Koné bat Jean-François Lenogue sur décision unanime
Francis Ngannou bat Nicolas Specq sur soumission, Round 2
Xavier Foupa-Pokam bat Magomed Ismailov sur décision partagée
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